Aimé Simone sort son album Rev- Le 4 avril
Publié : 27 mars 2025 à 15h26 par Fred Laquet
27 mars 2025
Fred Laquet
Aimé Simone sort son album Rev- Le 4 avril
Il sera au Slalom à Lille le 2 avril avec sa release party
“REV” porte de multiples significations : “revving an engine” (faire rugir un moteur), révolution, revanche, révélation, et le mot “rêve”. Ces interprétations sont tissées dans le
récit de l’album, qui se déploie comme un mythe moderne. Les chansons, imaginées comme des nouvelles, dressent un imaginaire entre rêves et cauchemars, peuplées de symboles et
d’alter-egos diaboliques qui évoquent les grandes figures du romantisme noir et du fantastique tel qu’Edgar Allan Poe, James Joyce et Shirley Jackson.
L’intrigue de REV suit ce qui semble être un ange déchu, dans une quête de vengeance et de révolution, questionnant à la fois ses croyances tandis qu’il s’enfonce de plus en plus loin
dans les ténèbres. A travers cette collection de nouvelles, chaque titre, chaque Rev- laisse entrevoir un arrière-plan dystopique, “l’underworld”, où la frontière entre illusion et réalité
s’estompe pour questionner les notions de contrôle, de mérite et ce qui signifie
véritablement la liberté.
Par l’allégorie, Aime commence à se distancier des oppositions binaires du bien et du mal, de la lumière et de l’ombre qui animaient ses albums précédents, pour embrasser une
identité plus nuancée et rebelle. Cette transformation reflète les questions philosophiques plus larges posées par l’album, et fait allusion aux contraintes de la société et aux combats
menés au sein des industries de la musique et de la mode dont il est témoin et acteur.
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Musicalement, REV marque une évolution significative dans le son d’Aime et son approche DIY (de l’écriture à la production, mix et mastering). L’album explore des territoires sonores
encore inexplorés, incorporant des éléments de rap, punk et witch house. Ces influences imprègnent son travail d’une énergie brute et d’une fusion qui repoussent encore davantage
les limites de la post-pop d’Aime. Il expérimente aussi avec sa voix, jouant avec les différents personnages qui parcourent le disque pour appuyer la force émotionnelle et le
pouvoir narratif de ses chansons.
Une évolution perçue d’emblée avec « TAKING MY DISTANCE », prélude thématique de ce nouvel album. Ce morceau résonne comme une sirène d’alarme, porté par des percussions
frénétiques, fusionnant une énergie rock revisitée à travers une rythmique trap et la pulsation d'une 808, créant une dynamique aussi intense qu'agressive. Il capture dans le
récit de REV le moment clé d’une transformation, la lutte du protagoniste avec ses conflits internes et son sentiment de rébellion croissante, choisissant finalement l’authenticité et la
découverte de soi plutôt qu’une existence creuse.
“IN MY BLOOD”, premier single officiel annonciateur de l’album, traite de front la question de l’adversité, du souvenir de chaque combat mené et gravé dans la chair de son personnage.
Un rythme tribal libérateur et des guitares expressives transportent la chanson à travers un paysage sonore glacial de synthétiseurs. Le chant hurlé s'entremêle à des cadences de rap
déterminées pour créer un moment cathartique et introspectif.
Au cœur du décor de son récit, “FAST CITY” porte la fougue et la rage de la révolution au travers d’une production cinématographique où des voix incisives et percutantes entraînent
la chanson dans une énergie fiévreuse. « Fast City/Take you down if you can't keep up », chante Aime en quête de d’émancipation dans une attitude offensive, entraînée par une
boîte à rythmes aux accents techno et des guitares rock. Des synthés arpégés pleins de mystères et des chœurs autotunés lancinants y ajoutent une tonalité cauchemardesque
propre à cet univers dystopique.
Ouvrant l’album sur un nouveau monde à l'atmosphère onirique et menaçante, construit à partir de guitares et de chœurs renversés, “BLACK + WHITE” propulse Aime en tant qu'ange
soumis aux exigences incessantes d'un rôle qui lui semble de plus en plus creux. Mélancolie et introspection règnent dans une ambiance de voix saturées et lourdes batteries trap,
synonyme de sa révélation qu’il baigne dans un monde de conformité.
“DEVIL DONE” capture le dialogue intense entre Aime et le démon qui sommeille en lui et qui le nargue. Un piano endiablé martèle avec ferveur sur une rythmique RnB provocatrice.
Des voix empreintes de soul interprètent ces deux personnages en train de dialoguer, les mélodies culminant jusqu’au refrains entêtants.