"La situation humanitaire est catastrophique à Marioupol pour la population civile"

Il est "impératif" d'évacuer rapidement la population de la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l'armée russe et ses alliés, en raison de la situation humanitaire "catastrophique", a plaidé un responsable de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) en Ukraine. "A Marioupol, la situation est catastrophique et empire de jour en jour", a déclaré à l'AFP Laurent Ligozat, coordinateur d'urgence de l'ONG en Ukraine.

"Aujourd'hui il n'y a plus d'eau; les gens ont énormément de problèmes pour accéder à de l'eau potable et cela devient un enjeu un peu essentiel. Il n'y a plus d'électricité, il n'y a plus de chauffage. La nourriture vient à manquer, les magasins sont vides", a-t-il dit depuis la ville de Lviv, dans l'ouest du pays. MSF disposait déjà de personnel dans ce port stratégique de quelque 450.000 habitants avant l'invasion russe de l'Ukraine la semaine dernière. L'ONG dispose toujours d'équipes sur place, qui y sont bloquées depuis plusieurs jours.

Après plusieurs jours de bombardements, la Russie a annoncé samedi matin un cessez-le-feu et l'ouverture de couloirs humanitaires pour évacuer les civils pris au piège des combats à Marioupol, sur la mer Noire, et de la ville de Volnovakha voisine, également assiégée. Mais les Ukrainiens ont ensuite reporté ces évacuations, invoquant des violations du cessez-le-feu par les forces russes, que ces dernières ont démenties.

"Depuis plusieurs jours tout simplement, il n'y a plus rien qui rentre et qui sort de la ville", a déploré M. Ligozat. Il a lancé un appel aux belligérants pour qu'ils permettent aux civils de quitter les lieux. "Il est impératif que ce corridor humanitaire, qui aurait pu voir le jour aujourd'hui mais qui ne s'est pas vraiment mis en place suite à un non-respect du cessez-le-feu, se mette très rapidement en place pour permettre aux populations civiles, aux femmes et aux enfants de sortir de cette ville", a-t-il affirmé.