Publié : 2 décembre 2024 à 16h10 par Rudy Gruson

Michel Barnier engage le 49.3 pour le budget de la Sécurité sociale : vers une motion de censure ?

Ce lundi 2 décembre 2024, le Premier ministre Michel Barnier a activé l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Cette décision pourrait entraîner le dépôt d'une motion de censure par l'opposition.

Michel Barnier utilise le 49.3 pour faire passer sa réforme ce lundi après-midi
Michel Barnier utilise le 49.3
Crédit : Droits d'auteur : Florian DAVID / Matignon

Face à l'absence de majorité à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Michel Barnier a décidé, ce lundi 2 décembre, de recourir à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Cette procédure permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf si une motion de censure est déposée et adoptée dans les 24 heures.

Cette décision intervient après des négociations infructueuses avec les différents groupes parlementaires. Le Rassemblement National (RN), par la voix de sa présidente Marine Le Pen, avait posé des conditions strictes, notamment le maintien de l'indexation des pensions sur l'inflation et l'abandon de certaines coupes budgétaires. Malgré quelques concessions du gouvernement, les discussions n'ont pas abouti.

Le recours au 49.3 ouvre la voie au dépôt d'une motion de censure par l'opposition. Le RN et le Nouveau Front Populaire (NFP) ont déjà exprimé leur intention de déposer une telle motion, ce qui pourrait conduire à la chute du gouvernement si elle est adoptée.

Cette situation reflète la fragilité de l'exécutif dans un paysage parlementaire fragmenté. Depuis sa nomination en septembre 2024, le gouvernement Barnier peine à obtenir des majorités stables pour faire passer ses réformes, illustrant les défis d'une gouvernance sans majorité absolue.

Les prochaines heures seront décisives pour l'avenir du gouvernement. Si une motion de censure est déposée et adoptée, cela entraînera la démission du Premier ministre et de son cabinet, plongeant le pays dans une nouvelle crise politique. Dans le cas contraire, le PLFSS sera considéré comme adopté, mais au prix d'une tension accrue entre l'exécutif et le législatif.

Cette situation souligne la complexité de la gouvernance en période de majorité relative et pose la question de l'utilisation récurrente du 49.3, perçue par certains comme un outil autoritaire, mais défendue par d'autres comme un moyen nécessaire pour assurer la continuité de l'action gouvernementale.

Tensions politiques autour du 49.3 et du budget de la Sécurité sociale