Mona FM vous offre le livre de Jean-Pierre Fleury
02 octobre 2012 à 02h00
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Bien d'accord avec vous Monsieur Lavoisier mais « qu'est-ce qui se transforme en quoi ? » s'inquiètent subitement, Basile et Augustin, deux vaillants petits soldats de La Guerre des Boutons. Tout en pissant le plus loin possible, afin de savoir lequel sera le chef, ils s'interrogent sur le devenir de ce liquide qu'ils font joyeusement jaillir de leurs en-dedans. Comme à chaque fois qu'ils sont confrontés à ces problèmes auxquels la pédagogie de leur instit' ne sait pas apporter de réponses, c'est dans l'immense savoir et l'infinie patience de leur ami Anselme Saint-Galmier, un vieil ours bouilleur de cru et accessoirement physicien nobélisable, qu'ils se réfugient. Le bonhomme a sa méthode, il s'en voudrait d'être chiantifique. Armé de l'humour, la tendresse, la gourmandise de Pierre Dac, Henri Vincenot et Jacques Tati, il sait leur dire qu'il n'y a pas de vie possible sans eau, que les petits hommes qu'ils sont en sont remplis comme les plantes du jardin, les animaux de la ferme. Il leur apprend que l'eau de la vie est arrivée sur terre une bonne fois pour toute, le jour même de la création de leur univers. Que même les plus grands savants sont incapables dans fabriquer ne serait-ce qu'une goutte. Ils imaginent son trajet et ses malheurs, de la source à la mer, ainsi que son difficile retour vers la terre ; s'interrogent sur les erreurs de livraisons qui font ici les inondations, là-bas les sécheresses. Ils s'offusquent ensemble contre le gâchis, la pollution, contre ceux qui tirent la chasse d'eau au lieu de pisser dehors. Ils s'alarment du trou dans le ciel : sans le couvercle, la terre deviendrait aussi sèche que la lune une nuit d'été.
Ce livre peut être mis entre toutes les mains, et surtout celles de ces adultes qui s'efforcent de ne plus se poser de questions de peur de devoir changer leurs habitudes. Ils y verront comment tout cela est clair, limpide, enfantin. Ils y trouveront des réponses tellement évidentes et motivantes qu'ils ne se sentiront plus obligés de protéger leur égoïsme en proférant le déplorable : « Après moi, le déluge ! » Puisse cela aussi couler de source !
Jeu terminé !
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