Vers la fin de l’argent liquide en France : ce que prévoit le gouvernement d’ici 2027

Alors que la digitalisation des moyens de paiement s’accélère en France, l’usage de l’argent liquide semble de plus en plus menacé. Une récente déclaration du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a ravivé le débat : le gouvernement envisage une suppression progressive des espèces d’ici 2027. Un objectif ambitieux, qui soulève de nombreuses questions quant aux conséquences pour les citoyens.

Une mesure dans la continuité de la transition numérique

Bruno Le Maire a confirmé cette volonté lors d’une intervention à l’Assemblée nationale. L’État entend encourager les paiements électroniques, jugés plus pratiques, plus sûrs et plus transparents. Cette orientation s’inscrit dans une stratégie plus large de lutte contre la fraude fiscale et le blanchiment d’argent.

En parallèle, la Banque centrale européenne poursuit ses travaux sur l’euro numérique, prévu pour être opérationnel en 2027. Ce nouvel outil permettrait de remplacer progressivement les billets et pièces tout en conservant une monnaie publique émise par une institution officielle.

Quels impacts pour les Français ?

La disparition de l’argent liquide pourrait transformer en profondeur les habitudes de consommation. Aujourd’hui encore, selon la Banque de France, 50 % des transactions en point de vente se font en espèces. Ce mode de paiement reste donc largement utilisé, notamment par les personnes âgées, les ménages modestes ou les populations rurales.

Plusieurs craintes émergent face à cette évolution :

• Exclusion numérique : une partie de la population n’a pas accès aux outils numériques nécessaires aux paiements dématérialisés.

• Surveillance renforcée : certains dénoncent une perte de liberté liée à la traçabilité totale des paiements.

• Dépendance technologique : que se passerait-il en cas de panne ou de cyberattaque sur les systèmes de paiement électroniques ?

Une transition qui reste à encadrer

Si aucune date officielle n’a été arrêtée pour la suppression totale de l’argent liquide, le cap fixé par le gouvernement pour 2027 s’inscrit dans une dynamique irréversible. Le succès de cette transition dépendra toutefois de l’accompagnement des citoyens, en particulier les plus vulnérables.

Des dispositifs pourraient être mis en place pour garantir l’accès à des moyens de paiement alternatifs, tout en respectant la vie privée des usagers. Le débat est donc ouvert, entre modernisation nécessaire et respect des libertés individuelles.

La fin de l’argent liquide n’est pas encore actée, mais elle semble inévitable : c’est désormais une question de « quand », plus que de « si ».